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SOMMAIRE

LA POPULATION EN INDE

"L'histoire de l'Europe est un destin voulu, celle de l'Inde un destin fortuit"
Oswald Spengler dans le Déclin de l'Occident.

L'Inde est un pays peu connu des Occidentaux. Sa population représente pourtant le sixième de l'humanité. Elle ne cesse de croître à une vitesse élevée. Très vite, l'Inde devrait devenir le premier pays du monde par sa population, devant la Chine.


enfants indiens

Première anomalie constatée : une mortalité des femmes supérieure à celle des hommes. Dans l'Uttar-Pradesh, en 1994, on ne comptait que 882 femmes pour 1000 hommes en 1994 (l'année de la conférence du Caire sur la démographie). La mortalité en couche est élevée et l'âge au mariage pour les femmes intervient très tôt. Cet État dans l'État avait 139 millions d'habitants en 1994 ; la limitation des naissances y était un échec avec 5,1 enfants par femmes pour 3,6 dans le reste de l'Inde.

A l'inverse, au Kerala, 87 % des femmes étaient alphabétisées ; les femmes étaient plus nombreuses ; le taux de mortalité infantile était de 17 pour mille contre 98 dans l'Uttar Pradesh et le nombre d'enfants par femme 1,8.

Il naît en Inde 50 bébés à la minute, plus de 17 millions par an soit une "Australie en plus chaque année".

Pourtant, la situation s'améliore lentement avec une baisse du taux de fécondité, du taux de mortalité infantile...

La stérilisation reste la méthode la plus répandue de limitation des naissances tandis que les moyens traditionnels de contraception sont très peu utilisés.

Le ratio hommes/femmes favorable aux femmes s'explique encore par les infanticides (en particulier dans certains États comme le Rajasthan ou Tamil-Nadu.

D'après Bruno Philip, Le Monde, mercredi 31 août 1994.

Dès les derniers siècles avant le début de l'ère chrétienne, le monde indien rassemblait déjà de 20 à 25 % de la population mondiale. L'explosion démographique des temps modernes commença vers 1920. L'auteur du chapitre explique les fortes densités par plusieurs explications cumulées :

- la riziculture qui assure une forte productivité de la terre cultivée et une faible productivité du travail humain. Il faut donc beaucoup de gens pour l'entretenir et elle permet à beaucoup de gens de vivre.

- l'État a pu prospérer dans ces régions et maintenir les conditions nécessaires à la croissance démographique.

La croissance démographique de l'Inde est resté modérée jusqu'en 1921 comme nous venons de le voir (entre 1871 et 1921, la population a crû de 18 % alors que dans le même temps celle de l'Europe augmentait de 45 %). Les taux de mortalité ont mis du temps à régresser. Les épidémies ont été nombreuses durant cette période (la grippe espagnole par exemple). Une conjoncture climatique meilleure, la décision de s'attaquer aux famines dans les années 20 ont contribué au changement de rythme de la croissance.

Comme la Chine, l'Inde a lancé une politique de contrôle des naissances pour chercher à limiter les familles à deux enfants, pas plus. Ces campagnes sont fondées sur l'incitation. "Les moyens techniques utilisés sont l'implantation de stérilets et la stérilisation chirurgicale des femmes, et aussi, ce qui est plus original, des hommes". Des cliniques se sont installées jusque dans les campagnes (unité chirurgicale mobile). Cette politique s'est largement soldée par un échec et a été critiquée, notamment par les musulmans (dont la fécondité est plus élevée). Il faut se rendre à l'évidence, les endroits où la fécondité recule le plus sont ceux où vivent des familles aisées, urbaines et éduquées. La croissance démographique reste donc proche de 2 %.

D'après "Le nombre des hommes", chapitre de la Géographie Universelle, François Durand-Dastès




But among social workers, physicians, demographers and others who grapple every day with the effects of rapid population growth on a deeply impoverished nation whose numbers have nearly doubled in the past 30 years, the heady invocation of a "billion-strong" India seems bath disingenuous and dangerously misguided. Ashish Bose, a leading demographer, said he is extremely concemed about the slowly building impact of population growth on a country where 350 million people live in dire poverty, where 400 million are illiterate, where the amount of crop land per persan has shrunk by half since 1960. "Things are not hopeless but we cannot underestimate the danger we face," Mr. Bose said, painting a bleak picture of water shortages and food riots in the coming years. "My worry is not with the 1 billion figure but with the explosion of urban growth and the basic maladies of a feudal, caste-ridden society. We had better begin to tackle these problems now, or we Will keep on producing these children." Another who views the numbers with growing alarm is V.P Reddaiah, who directs the Center for Community Medicine at the All-India Institute of Medicine, the place where the digital dock is ticking. Designed to treat 500 outpatients a day, the hospital is besieged with more than 7,000 a day, many suffering from such preventable diseases as infant diarrhea,tuberculosis and other respiratory infections. "The population is growing so fast we have to run like Carl Lewis just to stay in place," Mr. Reddaiah said. In recent decades, he hastened to add, "There have been tremendous achievements. Malaria and smallpox have been eradicated. lire birth rate has fallen tram 42 to 27 per 1,000. So I don't despair. We are moving in the right direction, even if not at the right speed."

Washington Post, Pamela Constable, octobre 99