HISTOIRE GÉOGRAPHIE SUR LE WEB

LA POPULATION DU MONDE

population
Texte au six milliardième être humain sur la terre

TOI

Qui es-tu, nombre exact ?
Que seras-tu donc plus tard ?
Savant fou, musicien, poète ou chirurgien ?
Astrologue, homme d’affaires, ouvrier ou médecin ?
Je ne sais pas, petit ami...

Dans quel monde es-tu né, chiffre rond ?
Dans quelle galaxie as-tu donc plongé ?
Un monde de fous, de fourmis, de millions ?
Je ne sais pas, petit ami....

Dans quel pays vis-tu, petit bond de nombre à nombre ?
Un paradis ou un enfer ?
Un pays pauvre ou bien prospère ?
Un pays joli en couleurs ou un pays gris de terreur ?
Je ne sais pas petit ami, je ne sais pas....

Julie Moreau-Quilliou, élève de sixième

Je souhaite que tous les chants d’espérance soient réunis en deux mots : paix et amitié et qu’ils te parviennent en même temps que le bonheur. Que la guerre soit plus qu’un souvenir dont on garderait quelques drapeaux et peu importe si nous sommes vaincus ; s’il n’y a pas de batailles. Que repose en paix ceux qui ont pacifiquement lutté pour la paix. Que cette lettre soit pour les personnes du futur un signe du passé.

David Wagner, élève de sixième


La population mondiale a atteint 6 milliards cette année. Ce chiffre symbolique confirme que ce siècle a vu une croissance jamais égalée depuis que l’homme essaime sur cette terre. Il a fallu 37 ans pour que la population du globe double entre 1950 et 1987 (de 2,5 à 5 milliards). En 1990, la planète comportait dix pays de plus de 100 millions d’habitants ; en 2025, elle en comprendra 16, dont trois seulement (Etats-Unis, Japon et Russie) appartiendront au monde développé. L’évolution de la population mondiale depuis les débuts de l’humanité a été chaotique selon le géographe Daniel Noin : “Alors que la population totale pouvait être de 6 ou 7 millions de personnes avant l’invention de l’agriculture, elle a dû passer à 80 millions environ vers - 5000 (...). L’humanité a sans doute atteint 250 millions de personnes au début de l’ère chrétienne, reculé à 200 millions environ pendant les Ve et VIe siècles à la suite de graves épidémies, a augmenté sensiblement pendant tout le Moyen Age grâce aux défrichements jusqu’à atteindre 450 millions au début du XIVe siècle, est redescendue à 375 millions à la suite de la terrible peste noire, s’est accrue à nouveau assez régulièrement pendant l’époque moderne jusqu’à 750 millions au début du XVIIIe siècle. Du début de l’ère chrétienne à 1750, la croissance aurait été de 0,06 % par an en moyenne”. Au vingtième siècle, elle a été de 0,83 entre 1900 et 1950 et de 1,85 entre 1950 et 1994.
Pour les années à venir,
la réduction de la fécondité fait espérer un rythme moins rapide que prévu de la croissance. Plusieurs facteurs jouent pour oeuvrer en faveur de la baisse de la fécondité : limitation des naissances, techniques antinatales, scolarisation et coût des enfants, réduction de la mortalité (elle augmente le nombre d’enfants à charge si elle n’est pas compensée par une baisse de la fécondité), le degré de détachement vis-à-vis de la religion (Les religions freinent l’utilisation des moyens de contraception et l’avortement), l’âge moyen au mariage, l’allaitement, certaines maladies (la liberté sexuelle existant dans certaines sociétés traditionnelles semble avoir augmenté la diffusion des maladies vénériennes et l’infécondité).
Le nombre de pays qui n’ont pas entamé leur
transition est en baisse.

Les prévisions les plus pessimistes tablent sur 10,7 milliards d’habitants et les plus optimistes sur 7,3 en 2050. Entre les deux, la projection moyenne donne 8,9. Vers 2005, la population mondiale deviendra en majorité urbaine. En 1990, le tiers de la population mondiale vivait déjà dans des villes de plus de 1 million et 10 % dans des “mégavilles” de plus de 8 millions d’habitants.
Une partie de cette croissance ralentie s’explique par une
hausse de la mortalité notamment due au sida en Afrique qui a déjà décimé 11 millions d’habitants dans un continent pourtant sous-peuplé. De nos jours 37 % des décès d’enfants de moins d’un an surviennent en Afrique. Les naissances de ce continent représentent 20 % du total et l’espérance de vie à la naissance dans la majorité des pays de l’Afrique subsaharienne est inférieure à 50 ans. C’est néanmoins en Afrique et en Asie que la croissance sera sans doute la plus rapide (1,766 milliard en 2050 pour 749 millions en 2000 en Afrique et 5,268 milliards en 2050 en Asie pour 3,585 milliards en 2000). La croissance en Afrique est estimée à 2,4 % par an en moyenne (20 millions d’habitants par an) contre 0,9 % en Chine. Le nombre d’Africains a triplé depuis 1960. Chaque africaine a encore 5 à 6 enfants en moyenne ; les moins de 15 ans représentent 43 %. La transition démographique a pourtant commencé dans les pays d’Afrique du Nord et du Sud. L’Europe devrait connaître un déclin : 623 millions en 2050 contre 729 en 2000 mais les densités y demeureront fortes. La fécondité est pratiquement dans tous les pays d’Europe en baisse. Ces prévisions n' s'avéreront à la condition que les migrations internationales restent minoritaires.
Parmi les problèmes posés par la croissance de la population, la réduction des
terres cultivables compensée jusqu’ici dans les pays riches par une augmentation de la productivité. “Depuis cinquante ans, explique Hervé le Bras, la population mondiale a augmenté moins vite que la production de nourriture (1,8 % par an contre 2,5 %)”. La Révolution verte exportée en Afrique pourrait commencer à régler le problème.

La plupart des pays pauvres ont pris conscience de la nécessité de ralentir la croissance par une politique plus ou moins autoritaire de planification familiale. L’éducation des femmes est un enjeu pour faire baisser la fécondité. La réduction de la mortalité infantile est un moyen de faire prendre conscience aux femmes qu’elles n’ont pas besoin de faire beaucoup d’enfants pour qu’une minorité d'entre eux survive. Aujourd’hui, beaucoup de démographes pensent que la meilleure manière de favoriser le développement est justement de réduire la croissance de la population mondiale. Mais le facteur démographique ne suffit pas, il doit s’accompagner de politiques économiques et sociales efficaces. Il semble bien qu’en Inde, la pression démographique ait poussé à la mise en oeuvre d’une politique agricole efficace. En Afrique, à l’inverse, l’agriculture reste très traditionnelle, fondée sur la rotation des terres et la jachère, la propriété collective du sol, une répartition stricte des tâches par sexe dans un cadre familial polygame et de familles élargies. Ce système contribue à maintenir une fécondité élevée car la famille élargie sécurise tandis que les enfants travaillent.

D’après articles du journal Le Monde et la population mondiale de Daniel Noin