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Auguste
ROME DANS L'ANTIQUITÉ

LA VIE D'AUGUSTE

Éléments biographiques

Né en 63 à Rome, le futur Auguste a pour mère la nièce de César Atia. C'est pourquoi César veille à son éducation. En 48, il entre au collège des Pontifes. En 46, Octavius participe au triomphe de César après sa campagne en Afrique. En 45, il participe à la campagne de César contre les Pompéiens en Espagne. César l'adopte et en fait son héritier. Il est en Epire au moment de la disparition de son père adoptif. Il décide de le venger.

L'homme et sa famille

Auguste est un homme complexe. Il gouverne en s'inspirant de César. Son but est le maintien de la paix, de l'ordre social et le retour aux vertus après une fin de république violente et chaotique. Des artistes au service d'Auguste participent à sa glorification. Auguste utilise sa famille pour favoriser ses alliances politiques : il marie sa sœur Octavie à Marc-Antoine en 40 pour conclure le traité de Brindes. Son troisième mariage avec une femme de la haute aristocratie Livie (la gens Claudia d'où le nom de Julio-Claudiens pour désigner les empereurs de cette famille) fait scandale car Livie est divorcée et enceinte.

Collaborateurs

Mécène et Agrippa sont ses principaux conseillers. Mécène est un diplomate, un homme qui protège les hommes d'arts (Virgile, Properce, Horace) et une sorte de ministre de l'Intérieur. Agrippa se cantonne à l'action militaire. Il gagne la bataille de Pérouse et remporte les victoires de Nauloque et d'Actium. Il devint en outre le nouveau mari de Julie, fille d'Auguste, en 21.

LA POLITIQUE D'AUGUSTE

Œuvre

Il est encore difficile de dater le début du nouveau régime politique qui se met en place avec l'arrivée au pouvoir d'Auguste débarrassé d'Antoine. 31, date de la bataille d'Actium, est une étape importante. Octave est ensuite élu et réélu Consul jusqu'en 23 ; il cumule d'autres pouvoirs normalement limités dans le temps. Enfin, il obtient un imperium prolongé et la plénitude de la puissance tribunicienne. Le titre d'Augustus lui confère l'auctoritas, attribué par le Sénat. C'est un titre qui fait de lui un "guide vénéré". Au Sénat, une statue le représente tenant en sa main le globe surmonté de la Victoire.
Auguste organise un véritable culte autour de ses pouvoirs ou plus exactement : "il accepta seulement les honneurs adressés à ce qu'il y avait de divin en lui ...". Il est associé dans les provinces à la déesse Rome. La divinisation de sa personne prend forme après sa mort.
Le principat d'Auguste est une sorte de monarchie sans hérédité. Le princeps, après les malheurs de sa descendance, doit en effet se résoudre à adopter Tibère sans enthousiasme de prime abord. Il en fait finalement son successeur.
Le Sénat conserve un rôle au moins symbolique même si son pouvoir en matière militaire et diplomatique est nettement moindre. Les magistratures perdurent mais souffrent de la mainmise d'Auguste sur les comices. En revanche, Auguste s'entoure de conseillers. Les préfets sont chargés par l'empereur d'assurer l'ordre dans la ville en son absence ; ils obtiennent leur pouvoir de lui. Le Sénat conserve dix provinces tandis que dans les autres Auguste est le proconsul même s'il se fait représenter par un légat.

L'armée et les conquêtes

Auguste conserve l'armée de métier (en vigueur depuis Marius) mais instaure une displine de fer en son sein. Les légions sont au nombre de 25 à la fin de son règne, toujours sur le modèle de celles de Marius. Le service passe de 16 à 20 ans. Le légionnaire reçoit une terre ou une récompense en argent son service achevé. Les soixante centurions, les six tribuns et le legatus legionis commandent et encadrent l'armée. L'armée puise en principe seulement parmi les citoyens. Les corps auxiliaires "recrutés parmi les provinciaux latins et pérégrins" doublent les effectifs. En Italie, il y a neuf cohortes d'élite. Les effectifs de toute l'armée sont estimés à 300 000 hommes ; ils sont dérisoires par comparaison avec l'importance du territoire à surveiller.
En matière d'action militaire, Auguste colmate les rares brèches dans l'Empire : en Espagne et dans l'arc alpin ; en Illyrie pour progresser vers le Danube ; en Egypte, devenue après la mort de Cléopatre une province impériale ; en Orient où la limite de l'Empire est située sur l'Euphrate malgré les efforts d'Auguste pour progresser au-delà.

L'année 14, Auguste est remplacé après sa mort par son fils adoptif Tibère.

D'après Marcel Le Glay, Jean-louis Voisin et Yann Le Bohec, Histoire romaine, PUF et Marcel Bordet, Précis d'histoire romaine, Armand Colin.