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Delphes

Les Athéniens hésitant sur la conduite à tenir en face de l'expédition de Xerxès, dirigée contre leur ville en 480 interroge la Pythie

Hérodote

Ils avaient envoyé une mission à Delphes et attendaient la réponse de l'oracle ; après les cérémonies habituelles avant d'entrer dans le temple, leurs délégués prenaient place dans le sanctuaire lorsque la Pythie, nommée Aristonicé, prononça cet oracle :
"Infortunés, que faites-vous ici ? Fuis au bout du monde, fuis ta maison, la circulaire enceinte de la ville et ses hautes crêtes ! Plus rien ne subsiste, ni la tête, ni le corps, rien de ses extrémités, pieds ou mains, rien du milieu non plus, tout est désolé, l'incendie fait rage, et le féroce Arès pousse son char syrien ; tes remparts ne périront pas seuls, il en ruinera bien d'autres aussi ; à la flamme furieuse il livrera bien des temples, où les images des immortels se dressent aujourd'hui couvertes de sueur, tremblante d'effroi, et du haut des toits ruisselle un sang noir, présage du désastre fatal. Allons quittez mon sanctuaire, élevez votre courage plus haut que vos malheurs".
En entendant ces mots les envoyés d'Athènes furent accablés par le désespoir . Ils se jugeait perdus, à l'annonce des maux qui les attendaient ; mais un Delphien des plus distingués, Timon fils d'Androboulos, leur conseilla de se présenter devant l'oracle une seconde fois, avec en mains les rameaux d'olivier des suppliants, et de le consulter en cette qualité. les Athéniens l'écoutèrent et dirent au dieu : "Donne-nous, dieu souverain, pour notre patrie un oracle moins cruel ; considère ces rameaux suppliants que nous apportons pour toi ; sinon, nous ne quitterons point ton sanctuaire, et nous resterons ici, jusqu'à notre dernier moment". En réponse, la Pithye leur fit une deuxième prédiction que voici :
"Non, Pallas ne peut fléchir Zeus l'Olympien, malgré bien des prières et des sages conseils, mais je vais de nouveau t'annoncer ma décision : elle est d'un acier invincible, quand l'ennemi tiendra tout ce qu'enferment les frontières de Cécrops et les antres de Cithéron divin, alors à Tritogénie Zeus à la voix immense accorde une muraille de bois pour te protéger, toi et tes enfants, défense unique, inexpugnable, et toi n'attends pas les cavaliers, n'attends pas les hordes qui viendront du continent, ne reste pas en repos : tourne le dos, retire-toi. Il viendra encore le jour ou tu feras face. Mais par toi, ô divine salamine, les femmes verront périr leurs enfants, à l'heure où Déméter sème, où bien à l'heure où elle récolte."

Deux interprétations s'opposent : la muraille de bois sont les remparts de la ville ; il faut faire une muraille de bois des navires. La seconde l'emporte sous l'influence de Thémistocle.

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