HISTOIRE GÉOGRAPHIE SUR LE WEB

Le seigneur est-il forcément un noble ?
Vrai
Faux
Les seigneurs peuvent-ils être plusieurs ?
Vrai
Faux
Une femme peut-elle être seigneur ?
Vrai
Faux
La seigneurie se divise généralement entre les enfants du seigneur ?
Vrai
Faux
Un comté est une seigneurie anoblissante ?
Vrai
Faux
La seigneurie est composée de la réserve et des tenures ?
Vrai
Faux
La partie cultivée par le seigneur s'appelle les tenures ?
Vrai
Faux
Le cens est l'impôt principal payé dans la seigneurie ?
Vrai
Faux
La corvée est le travail demandé au paysan sur la réserve ?
Vrai
Faux
Un alleu est une terre de la seigneurie ?
Vrai
Faux

La vie seigneuriale : le cas de l'Italie normande
D'après Jean-Marie Martin

Au XI
e siècle, l'Italie méridionale est envahie par les normands. Ils viennent ici sans l'aide d'un chef, conquérir des territoires.

En Italie méridionale, le régime seigneurial semble s'être facilement développé sous l'impulsion des Normands. Les seigneuries ecclésiastiques avant la conquête normande ne sont pas très nombreuses et la seigneurie de cette région est donc avant tout laïque. Les seigneurs sont donc des laïcs qui ont arraché les droits publics aux pouvoirs préexistants avec la conquête militaire.
Lorsque le pouvoir des Normands n'est pas suffisant, la guerre privée sévit comme en Pouille, au Bénévent, à Salerne, dans les Abruzzes.
Il faut attendre l'époque de Roger II (1127-1154) pour observer la réorganisations des comtés. Celui-ci doit cependant tenir compte des aristocrates qui l'ont combattu pendant douze ans.
Dans les
principautés lombardes, le mouvement de création de seigneuries a débuté au Xe siècle avec le regroupement de principautés ecclésiastiques : par exemple le Mont-Cassin. Les seigneurs allotissent dans un second temps la plus grand partie des réserves au moyen de contrat de livelli. Les contrats ad pastinandum sont ceux pour lesquels on demande au paysan d'utiliser sa houe (pastinum) pour creuser le sol afin d'y planter arbres et vignes. Plus rares sont les contrats de pastinatio in partem qui stipulent qu'au bout d'un certain nombre d'années consacrées à la mise en valeur, le paysan devient propriétaire de la moitié du terrain cultivé.
Dans la
Pouille byzantine et normande, les contrats sont pratiquement inconnus. Alors que ici comme ailleurs, dans tout l'Occident, les réserves diminuent, elles tendent ici à se développer. De surcroît, les seigneurs s'emparent de toutes les terres incultes qui servent de terrain de pâture, de réserve de bois, de terrain de chasse. Ils prélèvent taxes directes et indirectes et détiennent un droit de justice.
Lorsqu'il ne participe pas à l'ost, le chevalier se livre dans le midi, surtout après la mort de Robert Guiscard (1057-1085), à des guerres privées. Cet âge se termine après la conquête du continent par Roger II. Autres activités seigneuriales, l'administration du domaine, la chasse dont la chasse au faucon à partir du XII
e siècle connue par la traité laissé par Frédéric II. Les chevaliers font enfin preuve de piété ; ils sont les milites christi, les soldats du Christ.


L'Occident aux XIVe et XVe siècles
d'après Jacques Heers

À cette époque du Moyen-Age, si la seigneurie rurale garde une belle vitalité, elle évolue. Les grandes seigneuries princières se maintiennent et se développent. C'est le cas par exemple dans les terres de l'Est européen conquises par les Chevaliers Teutoniques, par les grandes abbayes et par les puissants seigneurs des marches frontières. Les seigneuries sont immenses, évaluées en milliers de Hufen, tenures paysannes qui correspondent aux manse, et comptent une dizaine d'hectares chacune. Le comte de Hainaut, dans une autre région, garde de très riches domaines et reconstitue vers 1300 de nouvelles et vastes réserves.
En d'autres régions, souvent proches,
les seigneuries passent entre les mains des citadins : marchands et financiers, hommes de loi et hommes de robe. Thiébaut de Heu, habitant de Metz comme les grands marchands de Ravensburg où les prêteurs lombards et les négociants de Toulouse, Marseille et Lyon sont les bénéficiaires de cette nouvelle tendance. En Angleterre, moins urbanisée pourtant, les transferts de seigneuries se multiplient. Les bourgeois de Metz achètent dans les années 1300 de nombreuses parcelles rassemblées dans des domaines appelés gagnages où les enclosures sont multipliées.
Les sources font pourtant état d'une
baisse des revenus : les abandons de villages et de terres, les mortalités et les destructions font que le seigneur, très souvent, ne perçoit que de faibles rentes. En contrepartie, les dépenses augmentent : les seigneurs souvent nobles habitent dans de belles demeures avec d'élégantes pièces d'habitation ; l'alimentation et les vêtements coûtent de plus en plus. Les guerres qui engendrent des rançons à payer contribuent à la chute des revenus. La famille des Chalon-Tonnerre qui, dans les années 1420, avait pris parti pour les Orléans, vit tous ses biens confisqués par le duc de Bourgogne. Les procès ponctionnent dans les caisses.
Des seigneurs abandonnent alors leurs réserves et les louent aux paysans. Ils vivent de leurs rentes. Mais dans l'ensemble, les réductions des cultures sont peu nombreuses et temporaires tandis que le blé maintient son pouvoir d'achat. Nous trouvons même des cas de renforcement du domaine comme en Toscane, près des villes de Champagne et dans certains manoir anglais. Cette
réaction seigneuriale fait peser sur les tenanciers de nouvelles charges : les paysans sont accablés de taxes et d'amendes. Les cours de justice sont plus actives en Angleterre et les chartes de coutumes anglaises plus sévères. La hausse des salaires et la fuite des paysans est freinée. Des législations contraignantes sont mises en place à cet effet comme en Angleterre en 1349 et 1351 : interdiction d'offrir des salaires élevés, contrôle de l'embauche....
Le fermage se répand à ce moment. "Le maître cède à un paysan riche, parfois à un petit seigneur, parfois à un citadin, une part importante de sa réserve contre un loyer appréciable". Le contrat prévoit aussi la construction de nouveaux édifices et la poursuite des défrichements.