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SOMMAIRE
50 ANS DE LA CHINE POPULAIRE

Lu dans la presse au sujet du cinquantième anniversaire de la République Populaire de Chine

CONFUCIUS

" Si tu sais une chose, dis que tu la sais, quand tu ne sais pas une chose, admets que tu ne la sais pas - c’est cela la vraie connaissance "
" Vu d’en haut, l’univers est petit "



COMMUNISME ET HISTOIRE

  • À la question, pourquoi le communisme a-t-il rencontré le succès en Chine, Jean-Luc Domenach répond : " le communisme réussit la performance d’incarner une protestation déjà séculaire contre l’ennemi occidental, mais dans des termes qui sont, en apparence au moins, ceux de la modernité occidentale "
  • L’époque Mao (1949-1976) : effroyable par le sang qui a coulé. Terrible famine des années du Grand bond en avant (Mai 1958) ; Révolution culturelle (1965) qui broiera les corps et les âmes. L’ère Deng Xiaoping est celle de la réforme (78-97).
  • Le 1er octobre 1949, Pékin est conquise mais il faudra attendre le 14 pour Canton, Chongqing et Chengdu, au Sichuan, les 30 novembre et 27 décembre ; l’île de Hainan et le Tibet ne seront libérés qu’en 1950. Parmi les mesures annoncées par le PCC : " confiscation par le gouvernement populaire des entreprises dirigées par le kuomintang et la grande bureaucratie ".
  • La répression est en place avec la loi du 23 juillet 1950 sous la forme d’instructions pour la suppression d’activités contre-révolutionnaires. La veille du Ier mai est par exemple l’occasion d’un bain de sang dans trois villes : Shanghaï, Nankin et Hangchéou où 719 contre-révolutionnaires sont exécutés. Ces exemples se multiplieront à l’infini.
  • 1957 : un espoir de liberté avec les cent fleurs : " Que fleurissent harmonieusement les cent fleurs, que rivalisent bruyamment les cent écoles ", retour à la pluralité de pensée.
  • Causes de l’échec du Grand bond en avant (1958) : " une usine de métallurgie n’a pratiquement pas fonctionné pendant trois mois, tous les ouvriers faisant de la fonte ; des paysans se sont affairés autour des fours au lieu de rentrer les récoltes d’automne. Durant l’hiver 1958-59, Pékin n’a plus de choux.
  • Culte à Mao : " les oeuvres de Mao sont comme le soleil " ; " La pensée de Mao est ma rosée et mon soleil " dans le Journal de l’armée.
  • 1976 : L’année de la mort de Mao et de son principal ministre Zhu Enlai, une série de tremblements de terre secouent la Chine faisant des millions de sans-abri, quelque 650 000 morts et plus de 750 000 blessés.
  • Jean-Luc Domenach apporte deux éclairages très intéressants sur la Chine d’aujourd’hui : une partie de la vieille garde chinoise a accepté les réformes dans l’optique intact du communisme : développer le pays pour passer au stade suprême dans le futur. Il n’est pas exclu que cette frange du parti soit capable de freiner ou d’inverser les réformes même si cela semble difficile dans la mesure où les changements sont immenses. Le parti communiste n’a même pas le mérite d’avoir préservé la population d’un capitalisme sauvage. C’est même le contraire qui est vrai : " ayant détruit tout ce qui peut s’opposer aux règles de l’intérêt matériel, aux déchaînements des forces de l’argent, le communisme place sa population dans une situation de désert de sens qui est telle que tout une série de succédanés se présentent : sectes, religiosité, nationalisme ".

FETES DU CINQUANTENAIRE

  • Pour l’événement, Beijing a été débarassé de nombreux migrants illégaux. Les observateurs estiment à 100 millions le nombre de paysans sans travail qui errent entre ville et campagne à la recherche d’un travail saisonnier. Pour préparer les festivités, le gouvernement a expulsé des SDF, des vendeurs à la sauvette, des handicapés... certains ont été emprisonnés dans des camps provisoires.
  • Le défilé a été essentiellement un défilé militaire mais des représentants de presque toutes les catégories de Chinois ont été triés sur le volet pour accompagner les soldats. Les slogans qui sont apparus dans les rues de la capitale ne brillaient pas par leur originalité : " Vive le grand parti communiste chinois ! " ; " travaillons dur avec un seul coeur et saluons le nouveau siècle avec de nouvelles réalisations ! ".
    Plan tiananmen
    La fameuse place Tiananmen où fut réprimée la manifestation des étudiants dans la nuit du 3 au 4 juin 1989. Le portrait de Mao est toujours là ainsi que les soldats.

OUVERTURE ECONOMIQUE ET STATU QUO POLITIQUE

  • La plupart des journaux évoque la contradiction majeure du pays en ces termes : ouverture économique tous azimuts mais maintien du statu quo politique. La Chine est par exemple un des pays qui pratique le plus les exécutions de prisonniers. Le parti communiste semble néanmoins moins qu’avant maîtriser le mouvement qu’il a initié. Par exemple, l’élection de Comités de Villages apparaît comme une modeste démocratisation dans la mesure où les candidatures sont relativement libres. Mais ces comités demeurent sous la surveillance des organismes communistes locaux.
  • OUVERTURE ECONOMIQUE
  • Le magazine Fortune a reçu à diner l’élite du capitalisme mondial en présence du premier dirigeant chinois Jiang Zemin. La Chine a besoin des capitaux étrangers pour sa modernisation et les investisseurs s’intéressent à la Chine et son milliard de consommateurs. La Chine aspire ainsi à faire partie de l’OMC. En 1991, le capital étranger faisait vivre près de deux millions de salariés.
  • Avec l’ouverture économique, des phénomèmes dangereux et destabilisateurs sont apparus : corruption, criminalité, prostitution, apparition de régions de non-droit, exploitation de la main d’oeuvre (à Shenyang, dans le Nord-Est de la Chine - une ville industrielle qui subit la crise de restructuration - des chômeurs viennent avec des pancartes se vendre pour des salaires de misère).
  • La croissance est aujourd’hui de moins de 7 % après avoir été longtemps autour de 10 %. Les mesures prises par le ministre de l’économie Zhu Rongji (privatisations d’entreprises d’Etat) ont engendré le développement d’un chômage qui n’est pas prêt de se résorber (des millions de licenciements). Le gouvernement cherche en outre à rediriger l’épargne populaire qui atteint des sommets en raison de l’évolution des mentalités (800 milliards de dollars).
  • La croissance a pour effet le développement du niveau de vie et la modification des mentalités. Les Chinois consomment et prennent plaisir à sortir, bien manger et se distraire. Avec la consommation sont nées les sociétés de défense des consommateurs (en 1998, 667 000 plaintes ont été déposées auprès de l’Association chinoise des consommateurs).


POPULATION

  • La population de la Chine est estimée officiellement à 1,25 milliard d’habitants. Une annexe à la loi sur l’enfant unique dit -qu’en récompense des efforts accomplis- l’enfant unique d'un couple pourra lui en faire deux. La loi a été de surcroît assouplie en province, dans les campagnes.
  • La place des femmes évolue très lentement : " méfiez-vous des femmes " avait dit Confucius. Il y a bien un nombre important de femmes ministres ou dans les affaires, mais le chemin reste long.

VILLES

  • Les centres des villes ont été bétonnés pour faire face à la croissance urbaine liée à l’exode rural. Pékin souffre en outre de la pollution (c’est la quatrième ville la plus polluée du monde) : des mesures ont été prises sur les véhicules automobiles, pour la migration du chauffage au charbon vers le chauffage au gaz, pour la construction de " barrières vertes " qui empêchent la pousssière du désert d’entrer dans la ville.
  • Un quartier de Pékin est une sorte de Silicon Valley chinoise avec près de 4 500 entreprises spécialisées dans les hautes technologies (Zhongguancun) où l’innovation est encore très relative.
  • Shanghai est la ville exemplaire de la nouvelle stratégie de modernisation du pays : une bourse, un aéroport pour les hommes d’affaire, un quartier spécial (Pudong), un autre réservé aux consommateurs (Puxi). La croissance dans la ville est de deux points supérieure à celle du pays (9 %). Le niveau de vie y est meilleur. Mais les investisseurs se méfient de la corruption. Il faut avoir les reins solides pour accepter les pesanteurs bureaucratique qui se maintiennent. Les entreprises sont là pour demain.

INTERNET

  • L’internet se développe à grande vitesse en Chine (4 millions d’internautes) ; deux écueils : la langue (il faut des logiciels pour traduire en mandarin) et le prix des ordinateurs. Internet est réservé à une élite cultivée ; c’est un moyen d’expression pour l’opposition politique à l’étranger alors que la presse écrite n’hésite pas à se faire critique sur les sujets de société sans franchir le pas de la critique politique.

TAIWAN

  • L’existence de Taïwan est encore vécu comme une partition de la Chine, d’ailleurs des deux côtés. Le tremblement de terre dans l’île a été l’occasion de constater la solidarité des Chinois du continent à l’égard de leurs voisins à l’instar de l’aide grec apporté à la Turquie.