Par l'opération bleue, les Allemands reprennent les offensives dès le printemps 1942 sur le front de l'Est. Hitler déplace alors son QG en Ukraine afin de suivre de plus près l'avancée des troupes. L'endroit où il réside est pire que la tannière du loup : il est infesté de moustiques. L'objectif prioritaire du Führer est double : le pétrole du Caucase et Stalingrad.
Dans les premières semaines, les gains de la Wehrmacht sont substantiels si bien que quelques soldats éclairés se lancent dans l'ascension de l'Elbrouz. En apprenant cet acte d'héroïsme inutile, Hitler se met dans une rage démesurée elle-aussi.
Paulus qui dirige la VIe armée approche de Stalingrad en août 1942.
Le chef d'état-major général Franz Halder fulmine contre la stratégie du Führer qui refuse obstinément que les soldats reculent sur des positions plus raisonnables. Il est limogé. Hitler est de plus en plus nerveux et acariâtre.
La bataille de Stalingrad proprement dite débute en septembre. C'est une lutte à bout portant, rue après rue, une maison après l'autre. A l'approche d'un nouvel hiver, tous les généraux d'Hitler (Paulus, Weichs, Jodl et Zeitzler) sont près à renoncer à Stalingrad parce que la ville est en ruine et que des troupes soviétiques menacent mais Hitler n'est pas d'accord et insiste sur le caractère symbolique de la prise de la ville qui porte le nom du principal dirigeant de l'URSS. Ce serait une manière de redonner le moral aux troupes et de redorer son blason terni par l'échec de Barbarossa.

Ailleurs, la situation du Reich s'envenime également : en Afrique du Nord où après le succès de Tobrouk, Rommel s'enlise à El Alamein lors de la contre-offensive de Montgomery. Le débarquement allié à Alger et Oran rend plus concret un débarquement en Europe si bien qu'Hitler décide l'invasion de la zone libre en France (11 novembre 1942).
A Stalingrad, la VIe armée allemande est encerclée par les Soviétiques dirigés par Eremenko, Rokossovski et Tchouïkov : "Le 19 novembre, Zeitztler informa Hitler que l'offensive soviétique avait commencé. Les forces soviétiques déployées au nord-ouest et à l'ouest de Stalingrad enfoncèrent aussitôt la section la plus faible du front défendu par la IIIe armée roumaine" (Kerhsaw). Plus largement, les flancs allemands sont défendus par des divisions moins bien équipées. Les conditions de vie des soldats allemands se dégradent : tandis que les habitants de Stalingrad se nourrissent des chevaux, les Allemands mangent des chats. Des hommes meurent de froid.

Encerclé, les Allemands doivent se battre pour se dégager. Hitler continue de rejeter cette option et annonce l'arrivée d'un renfort aérien qui ne viendra jamais. Les soldats comprennent que leur sort est scellé et dans les lettres envoyées à leur famille expriment leur amertume. Ils se sentent comme trahi par le Führer. Pour la première fois, l'autorité du dirigeant nazi est écornée ("C'est horrible de voir comment le doute gagne ici, et honteux d'entendre certains mots qu'il est impossible de contredire parce qu'ils s'accordent avec les faits" écrit un soldat au sujet des critiques adressées à Hitler par ses compagnons d'armes). Dans le Caucase, les choses ne vont guère mieux. Le 10 janvier, les Soviétiques passent à l'attaque ; le 23, l'armée allemande est coupée en deux. Le 2 février, Paulus se rend. 200 000 allemands sont morts dans la bataille ; 91 000 hommes sont faits prisonniers.
Hitler qui attendait une fin héroïque de Paulus ne comprend pas la reddition : "Comment peut-on être lâche à ce point ?" s'exclame-t-il. Pourtant les Soviétiques ont raconté combien les Allemands s'étaient montrés tenaces.